En 1979, sous la pression de la rue, le Comité Militaire de Salut National (C.M.S.N), instance militaire au pouvoir à l’époque, prenait la courageuse décision de reconnaître aux langues pulaar, soninké et wolof le statut de langues nationales. Dans la foulée, un Institut des Langues Nationales est crée en vue de préparer l’introduction de ces langues dans le système éducatif. En 1984, Hasni ould Didi, ministre de l’éducation nationale déclarera à propos de la valorisation des langues nationales : « cette décision n’est pas une mesure politicienne qui cache un calcul sordide et sans lendemain. Toutes nos langues nationales font partie de notre patrimoine culturel et sont le moyen de communication d’une partie de notre peuple. Nous ne pouvons retrouver notre identité nationale si une partie de notre culture est négligée. »Hélas, l’introduction des langues nationales dans le système éducatif en vue de leur éventuelle officialisation n’était qu’un leurre.
En ce début de troisième millénaire, la Mauritanie demeure encore amputée d’une partie importante de sa culture. En effet, au lieu de généraliser l’enseignement de et dans les langues nationales du fait des résultats probants de leur expérimentation, l’Etat raciste mauritanien a décidé de confiner ces langues au rang de disciplines de spécialité au niveau universitaire.
Pire, en plus de leur absence de l’école, les langues nationales sont minorées dans l’espace public mauritanien notamment dans les médias officiels où une portion congrue leur est réservée. Pire encore, le sud du pays essentiellement peuplé par les locuteurs noirs de ces langues, continue à vivre dans la logique de la colonisation puisque l’Etat raciste, dans sa volonté de faire de la Mauritanie un pays exclusivement arabe s’y fait représenter par des administrateurs ne parlant que l’arabe, suivant en cela la voie tracée par le président Moctar ould Daddah pour lequel : « en écrivant en arabe, en s’exprimant en arabe, en irradiant en quelque sorte la langue arabe autour de lui, l’administrateur arabisant obligera les autres à faire un effort dans le même sens. »
De fait, les soubresauts qui ont mis à mal l’existence même du pays (évènements de 1966, les grèves lycéennes de 1979 ou plus récemment encore les événements de 1989) ont tous des relents culturels et linguistique. La culture de la négation émanant des fondements racistes de l’Etat mauritanien fait que toute velléité d’expression de la diversité est étouffée.
Les langues nationales doivent donc être reconsidérées pour que notre diversité devienne une richesse et pour que la Mauritanie se réconcilie avec elle-même en donnant des chances égales à tous ses filles et fils.
Touche pas à ma nationalité profite de l’opportunité des états généraux de l’éducation et de la formation pour exiger :
L’officialisation de toutes nos langues nationales et leur introduction dans le système éducatif pour l’épanouissement plein et entier de tous les mauritaniens et l’égalité des chances de tous les enfants de notre pays.
La prise en charge par les états généraux de l’éducation et de la formation de la question de l’apprentissage de et dans les langues nationales.
Nouakchott le 19 juillet 2012
En ce début de troisième millénaire, la Mauritanie demeure encore amputée d’une partie importante de sa culture. En effet, au lieu de généraliser l’enseignement de et dans les langues nationales du fait des résultats probants de leur expérimentation, l’Etat raciste mauritanien a décidé de confiner ces langues au rang de disciplines de spécialité au niveau universitaire.
Pire, en plus de leur absence de l’école, les langues nationales sont minorées dans l’espace public mauritanien notamment dans les médias officiels où une portion congrue leur est réservée. Pire encore, le sud du pays essentiellement peuplé par les locuteurs noirs de ces langues, continue à vivre dans la logique de la colonisation puisque l’Etat raciste, dans sa volonté de faire de la Mauritanie un pays exclusivement arabe s’y fait représenter par des administrateurs ne parlant que l’arabe, suivant en cela la voie tracée par le président Moctar ould Daddah pour lequel : « en écrivant en arabe, en s’exprimant en arabe, en irradiant en quelque sorte la langue arabe autour de lui, l’administrateur arabisant obligera les autres à faire un effort dans le même sens. »
De fait, les soubresauts qui ont mis à mal l’existence même du pays (évènements de 1966, les grèves lycéennes de 1979 ou plus récemment encore les événements de 1989) ont tous des relents culturels et linguistique. La culture de la négation émanant des fondements racistes de l’Etat mauritanien fait que toute velléité d’expression de la diversité est étouffée.
Les langues nationales doivent donc être reconsidérées pour que notre diversité devienne une richesse et pour que la Mauritanie se réconcilie avec elle-même en donnant des chances égales à tous ses filles et fils.
Touche pas à ma nationalité profite de l’opportunité des états généraux de l’éducation et de la formation pour exiger :
L’officialisation de toutes nos langues nationales et leur introduction dans le système éducatif pour l’épanouissement plein et entier de tous les mauritaniens et l’égalité des chances de tous les enfants de notre pays.
La prise en charge par les états généraux de l’éducation et de la formation de la question de l’apprentissage de et dans les langues nationales.
Nouakchott le 19 juillet 2012