A Gorée où il était hier à l’occasion de la célébration de la première journée de l’abolition de l’esclavage, le président de a République a prôné la création de monuments de mémoire. C’est pour rappeler aux jeunes Africains un pan de leur histoire.
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a proposé, hier à Gorée, la création de monuments de mémoire de l’esclavage pour rappeler aux générations futures des époques sombres de l’histoire du continent africain.
C’était en présence du ministre français délégué à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, Mme Brigitte Girardin, venue spécialement pour la célébration de la première journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et leurs abolitions. C’est une traduction concrète de la loi du 10 mai 2001, votée à l’unanimité par les députés français reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Le président de la République, devant ces hôtes de l’hexagone, a proposé la création de monuments de mémoire à l’esclavage.
Ces monuments permettront de rappeler aux générations futures cette histoire du peuple noir. “ Il faut laisser des signes aux générations actuelles qui leur rappellent l’esclavage ”, a insisté le chef de l’État qui a également réaffirmé son opposition à la réparation. Celle-ci consisterait, selon lui, à vendre la mémoire des morts de l’Afrique.
Analysant le discours du ministre français, le président a dit qu’il “ permet aux Africains de renouer avec la douleur de l’esclavage ”. Me Wade a aussi précisé que la célébration de la première journée de la traite négrière “ n’a aucunement pour but de donner mauvaise conscience à quelque peuple que ce soit ni, bien sûr, de cultiver une haine anachronique qui serait en soi le triomphe des esclavagistes ”. Il a ajouté : “ le devoir de mémoire n’exprime pas seulement le soulagement des peuples devant la fin des nuits les plus sombres de l’histoire, mais aussi leur commune volonté d’en empêcher à jamais leurs renouvellements ”.
Selon le chef de l’État, il rend justice à tous ceux qui, à travers les siècles, ont consenti des sacrifices pour le rendre possible.
Revisitant la cinquième biennale de l’art africain contemporain que le Sénégal abrite actuellement, Me Wade souligne qu’elle “ porte encore sur l’engagement des créateurs du continent contre toutes les oppressions ”. Le thème de cette manifestation est “ Afrique, entendu, sous-entendu et en malentendu ”.
Espaces de tolérance
Expliquant que c’est un écho des préoccupations du continent, le président a laissé entendre “ qu’il appartient à l’Afrique, en expliquant les sous-entendus et en mettant fin au malentendu, de construire de nouveaux espaces de tolérance cultivant les entendus, c’est-à-dire toutes les opportunités de convergences positives ”. Pour lui, c’est de cette manière que “ les fils du continent parviendront à éloigner à jamais une époque bruissante de cris de douleur pour moduler le sang immuable de la liberté ”.
Le président de la République a dit à la délégation française que son voyage n’a pas été vain. Selon Me Wade, il ne s’agit pas simplement d’une formalité. Le chef de l’État a fait le serment de pérenniser cette espérance et cette liberté d’installer dans l’éternité les relations entre la France et le Sénégal dans l’affection et la fraternité.
Justifiant sa présence, Brigitte Girardin a, pour sa part, souligné “ qu’il s’agit d’illustrer par un geste solennel la volonté de la France d’assumer pleinement le souvenir de l’esclavage ”. Selon Mme Girardin, la célébration de la journée de la traite négrière donne l’occasion au Sénégal et à la France de porter un regard plus éclairé sur leur histoire commune et de resserrer leurs liens anciens par la reconnaissance du passé et par l’approfondissement de la connaissance historique. Il s’agit, selon elle, pour la France, de tout comprendre et de faire acte de responsabilité.
Le ministre a laissé entendre que la reconnaissance officielle est un devoir. “ La grandeur d’une nation réside dans sa capacité à assumer pleinement les heures les plus sombres de son histoire. Trop longtemps, en effet, ces pages souvent tragiques et parfois même honteuse ont été oubliées, omises voire occultées ”, a déclaré le ministre. Et Mme Girardin d’ajouter : “ il nous faut donc nous pencher collectivement, avec courage et lucidité, sur cette part du passé : oui la France a bel et bien profité, à l’instar d’autres Européens, du commerce d’êtres humains qui avaient été arrachés de leur terre d’Afrique pour être jetés à travers les océans sur des terres d’exil de souffrance ”.
Auteur: BABACAR DIONE
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a proposé, hier à Gorée, la création de monuments de mémoire de l’esclavage pour rappeler aux générations futures des époques sombres de l’histoire du continent africain.
C’était en présence du ministre français délégué à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, Mme Brigitte Girardin, venue spécialement pour la célébration de la première journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et leurs abolitions. C’est une traduction concrète de la loi du 10 mai 2001, votée à l’unanimité par les députés français reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Le président de la République, devant ces hôtes de l’hexagone, a proposé la création de monuments de mémoire à l’esclavage.
Ces monuments permettront de rappeler aux générations futures cette histoire du peuple noir. “ Il faut laisser des signes aux générations actuelles qui leur rappellent l’esclavage ”, a insisté le chef de l’État qui a également réaffirmé son opposition à la réparation. Celle-ci consisterait, selon lui, à vendre la mémoire des morts de l’Afrique.
Analysant le discours du ministre français, le président a dit qu’il “ permet aux Africains de renouer avec la douleur de l’esclavage ”. Me Wade a aussi précisé que la célébration de la première journée de la traite négrière “ n’a aucunement pour but de donner mauvaise conscience à quelque peuple que ce soit ni, bien sûr, de cultiver une haine anachronique qui serait en soi le triomphe des esclavagistes ”. Il a ajouté : “ le devoir de mémoire n’exprime pas seulement le soulagement des peuples devant la fin des nuits les plus sombres de l’histoire, mais aussi leur commune volonté d’en empêcher à jamais leurs renouvellements ”.
Selon le chef de l’État, il rend justice à tous ceux qui, à travers les siècles, ont consenti des sacrifices pour le rendre possible.
Revisitant la cinquième biennale de l’art africain contemporain que le Sénégal abrite actuellement, Me Wade souligne qu’elle “ porte encore sur l’engagement des créateurs du continent contre toutes les oppressions ”. Le thème de cette manifestation est “ Afrique, entendu, sous-entendu et en malentendu ”.
Espaces de tolérance
Expliquant que c’est un écho des préoccupations du continent, le président a laissé entendre “ qu’il appartient à l’Afrique, en expliquant les sous-entendus et en mettant fin au malentendu, de construire de nouveaux espaces de tolérance cultivant les entendus, c’est-à-dire toutes les opportunités de convergences positives ”. Pour lui, c’est de cette manière que “ les fils du continent parviendront à éloigner à jamais une époque bruissante de cris de douleur pour moduler le sang immuable de la liberté ”.
Le président de la République a dit à la délégation française que son voyage n’a pas été vain. Selon Me Wade, il ne s’agit pas simplement d’une formalité. Le chef de l’État a fait le serment de pérenniser cette espérance et cette liberté d’installer dans l’éternité les relations entre la France et le Sénégal dans l’affection et la fraternité.
Justifiant sa présence, Brigitte Girardin a, pour sa part, souligné “ qu’il s’agit d’illustrer par un geste solennel la volonté de la France d’assumer pleinement le souvenir de l’esclavage ”. Selon Mme Girardin, la célébration de la journée de la traite négrière donne l’occasion au Sénégal et à la France de porter un regard plus éclairé sur leur histoire commune et de resserrer leurs liens anciens par la reconnaissance du passé et par l’approfondissement de la connaissance historique. Il s’agit, selon elle, pour la France, de tout comprendre et de faire acte de responsabilité.
Le ministre a laissé entendre que la reconnaissance officielle est un devoir. “ La grandeur d’une nation réside dans sa capacité à assumer pleinement les heures les plus sombres de son histoire. Trop longtemps, en effet, ces pages souvent tragiques et parfois même honteuse ont été oubliées, omises voire occultées ”, a déclaré le ministre. Et Mme Girardin d’ajouter : “ il nous faut donc nous pencher collectivement, avec courage et lucidité, sur cette part du passé : oui la France a bel et bien profité, à l’instar d’autres Européens, du commerce d’êtres humains qui avaient été arrachés de leur terre d’Afrique pour être jetés à travers les océans sur des terres d’exil de souffrance ”.
Auteur: BABACAR DIONE