Il est des rencontres où il est difficile de séparer la part du destin de celle de la volonté.Mais quand une telle liaison se fait il devient nécessaire de remonter les causes pour situer les mobiles et d'en tirer les enseignements qu'il faut.Cet exercice est d'autant plus possible, qu'après les moments de l'euphorie, est venu le temps de l'angoisse.Qu'en est –il de cette ascension fulgurante d'un ancien homme de caserne appelé Mohamed Ould Abdel Aziz ?L'homme par qui la Mauritanie se délivrera d'une dictature implacable de deux décennies.
La chute de Taya n'est pas l'événement le plus tonitruant pour les mauritaniens même si les prévisions sur son départ étaient en décalage par rapport à la date. C'est l'après Taya qui polarisera encore l'attention. Cette parenthèse « post-tayienne » est pleine de rebondissement. Elle s'ouvrit d'abord sur une transition militaire sous la houlette du CMJD pour se refermer sur une lucarne démocratique présidée par Sidi Ould Cheikh Abdallahi. De nouveau une deuxième transition militaire s'ouvrit pour enfanter une élection présidentielle. Fin nette de la partie ou le début d'une ère qui n'a pas encore révélé toutes ses surprises ? Les mauritaniens veulent bien y croire mais ont-ils toutes les raisons de retrouver espoir ? Les avis ne semblent pas beaucoup diverger sur la sortie de Taya. Dire que cela n'était pas nécessaire serait prendre le parti pour l'autocratie sur la démocratie. Un anathème monstrueux !
Mais à quel prix, pour quelle fin et pour quelle finalité doit se faire cette rupture ? Le rendez-vous de Aziz avec l'Etat est un accident, celui avec le peuple une surprise devenue aujourd'hui une réalité. Sa rencontre avec l'histoire est une fatalité. Ould Taya lui-même aurait manifesté son étonnement que ce soit à Ely qu'on déroula le tapis rouge et qu'Aziz soit aujourd'hui à la tête du pays. Ce qui devrait arriver est pourtant arrivé. Nous voilà donc en plein dans la logique du destin. Un destin que le nouvel homme fort dit pouvoir assumer, un lourd fardeau qu'il a de la peine toujours à porter sur ses épaules à deux ans seulement d'un mandat. Face au triptyque : Etat, peuple, démocratie, ce rendez-vous devenue antithétique car à la fois plaisir et douleur ne fait que commencer.
Le mystère est dans la suite de ce processus. L'après Taya que les mauritaniens souhaitent voir s'instaurer doit impérativement se faire dans la reconstruction de l'Etat, la restauration de son image ternie par des années « d'absence de sa présence », et de sa vocation régalienne. Là les faits de ces derniers jours survenus dans le pays à cause d'un enrôlement dont l'arrêt serait plus salvateur pour le pays que sa poursuite. A ce titre, Aziz ferait mieux de prendre soin de son apprentissage avec l'exercice du pouvoir pour ne pas tomber dans les mêmes travers que son ancien patron qu'il a envoyé loin, à Qatar. Puisque cette rencontre avec l'Etat était un jeu de hasard, il doit positiver ce hasard pour l'objectiver. Sachant aussi que le destin a aussi joué pour cette ascension fulgurante de l'ancien commandant du Basep, la volonté peut bien être une arme en mesure de transformer le cours de l'histoire dans un pays à la recherche d'un dirigeant providentiel. L'une de ces passerelles capables de faciliter ce travail laborieux et sauver la Mauritanie s'appelle la démocratie.
Mais c'est quoi la démocratie sans l'expression de la volonté du peuple. Et c'est quoi l'Etat sans cette volonté de tous les mauritaniens de vivre ensemble dans la paix et le respect mutuel ? Entre l'Etat, le peuple et la démocratie, Aziz est au confluent de l'histoire. Une histoire qui ne se lassera pas d'inscrire dans ses annales les grandeurs et les bassesses des hommes…
A suivre…
Cheikh Tidiane Dia
Source : http://www.le-renovateur.com/
La chute de Taya n'est pas l'événement le plus tonitruant pour les mauritaniens même si les prévisions sur son départ étaient en décalage par rapport à la date. C'est l'après Taya qui polarisera encore l'attention. Cette parenthèse « post-tayienne » est pleine de rebondissement. Elle s'ouvrit d'abord sur une transition militaire sous la houlette du CMJD pour se refermer sur une lucarne démocratique présidée par Sidi Ould Cheikh Abdallahi. De nouveau une deuxième transition militaire s'ouvrit pour enfanter une élection présidentielle. Fin nette de la partie ou le début d'une ère qui n'a pas encore révélé toutes ses surprises ? Les mauritaniens veulent bien y croire mais ont-ils toutes les raisons de retrouver espoir ? Les avis ne semblent pas beaucoup diverger sur la sortie de Taya. Dire que cela n'était pas nécessaire serait prendre le parti pour l'autocratie sur la démocratie. Un anathème monstrueux !
Mais à quel prix, pour quelle fin et pour quelle finalité doit se faire cette rupture ? Le rendez-vous de Aziz avec l'Etat est un accident, celui avec le peuple une surprise devenue aujourd'hui une réalité. Sa rencontre avec l'histoire est une fatalité. Ould Taya lui-même aurait manifesté son étonnement que ce soit à Ely qu'on déroula le tapis rouge et qu'Aziz soit aujourd'hui à la tête du pays. Ce qui devrait arriver est pourtant arrivé. Nous voilà donc en plein dans la logique du destin. Un destin que le nouvel homme fort dit pouvoir assumer, un lourd fardeau qu'il a de la peine toujours à porter sur ses épaules à deux ans seulement d'un mandat. Face au triptyque : Etat, peuple, démocratie, ce rendez-vous devenue antithétique car à la fois plaisir et douleur ne fait que commencer.
Le mystère est dans la suite de ce processus. L'après Taya que les mauritaniens souhaitent voir s'instaurer doit impérativement se faire dans la reconstruction de l'Etat, la restauration de son image ternie par des années « d'absence de sa présence », et de sa vocation régalienne. Là les faits de ces derniers jours survenus dans le pays à cause d'un enrôlement dont l'arrêt serait plus salvateur pour le pays que sa poursuite. A ce titre, Aziz ferait mieux de prendre soin de son apprentissage avec l'exercice du pouvoir pour ne pas tomber dans les mêmes travers que son ancien patron qu'il a envoyé loin, à Qatar. Puisque cette rencontre avec l'Etat était un jeu de hasard, il doit positiver ce hasard pour l'objectiver. Sachant aussi que le destin a aussi joué pour cette ascension fulgurante de l'ancien commandant du Basep, la volonté peut bien être une arme en mesure de transformer le cours de l'histoire dans un pays à la recherche d'un dirigeant providentiel. L'une de ces passerelles capables de faciliter ce travail laborieux et sauver la Mauritanie s'appelle la démocratie.
Mais c'est quoi la démocratie sans l'expression de la volonté du peuple. Et c'est quoi l'Etat sans cette volonté de tous les mauritaniens de vivre ensemble dans la paix et le respect mutuel ? Entre l'Etat, le peuple et la démocratie, Aziz est au confluent de l'histoire. Une histoire qui ne se lassera pas d'inscrire dans ses annales les grandeurs et les bassesses des hommes…
A suivre…
Cheikh Tidiane Dia
Source : http://www.le-renovateur.com/