La contestation d'un recensement en cours en Mauritanie, jugé "raciste" par les Noirs du pays, a été marquée jeudi par des heurts entre manifestants et policiers à Nouakchott, après des violences qui ont fait ces derniers jours un mort et plusieurs blessés dans le Sud.
Les échauffourées ont éclaté dans la capitale lorsque des jeunes ont été empêchés par la police de se rendre à l'Assemblée nationale où ils entendaient demander aux députés de faire pression pour favoriser l'annulation du recensement, lancé en mai pour une durée indéterminée.
Les manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par la police qui a affirmé que la marche n'était pas autorisée. De petits groupes ont alors engagé des courses-poursuites avec les policiers, leur lançant des pierres. Des pneus ont été brûlés, des véhicules incendiés, des commerces saccagés.
Deux jeunes ont été interpellés, selon Wane Abdoul Birane, un responsable de "Touche pas à ma nationalité", mouvement en pointe contre le recensement.
Les policiers "nous ont attaqués avec violence, ils n'ont pas laissé le choix aux jeunes qui ont accumulé beaucoup de frustrations et qui ont réagi avec force", a expliqué Wane Abdoul Birane.
Joint par l'AFP, un porte-parole de la police a déclaré: "les jeunes n'ont pas demandé l'autorisation d'organiser leur marche et la police est intervenue pour faire respecter la loi".
Ces heurts surviennent deux jours après la mort à Maghama (sud) d'un manifestant tué par balle lors de la dispersion par la gendarmerie d'une manifestation contre le recensement.
Depuis le 24 septembre, les violences liées aux manifestations contre ce recensement ont fait à Kaédi (sud) et Maghama plusieurs blessés - au moins une quinzaine selon des ONG - et conduit à des arrestations.
Le 17 septembre, huit personnes avaient déjà été blessées lors de la dispersion violente d'une de ces manifestations à Nouakchott, selon "Touche pas à ma nationalité".
Des mouvements de protestation plus pacifiques ont été organisés ces dernières semaines dans la capitale et d'autres villes de ce pays à la population multiethnique qui est en train de remanier le système d'identification de ses citoyens après avoir promulgué un nouveau Code civil en décembre 2010.
Des partisans de "Touche pas à ma nationalité" jugent le recensement en cours "discriminatoire", "raciste" et réclament qu'on l'arrête, ce qu'a exclu le gouvernement.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme ont regretté les violences en Mauritanie, et invité les autorités à la concertation et au dialogue avec les protestataires.
Pour la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), basée à Dakar, "cette violence policière aveugle" rappelle "les mauvais souvenirs du régime (de Maaouiya) Ould Taya", président renversé en 2005 après 21 ans de pouvoir et accusé d'exactions contre les populations non arabes du pays (environ 20% des trois millions de Mauritaniens).
L'Association mauritanienne des droits de l'Homme (AMDH) estime qu'il y a dans le pays "la persistance de discriminations en tous genres à l'encontre des populations noires", et qu'"il est urgent de mettre un terme à ces pratiques".
Les Noirs du pays craignent une remise en question de leur nationalité qu'il leur est notamment demandé de prouver par des pièces "souvent impossible à réunir (pièces d'identité ou actes de décès des arrière-grands-parents, etc.)", selon ces ONG.
Beaucoup de Mauritaniens sont hantés par les affrontements entre Noirs et Maures blancs qui s'étaient produits en 1989 et 1990, occasionnant l'exode de milliers de Noirs vers le Sénégal et le Mali, dont une grande partie a aujourd'hui été rapatriée.
Source: AFP
Les échauffourées ont éclaté dans la capitale lorsque des jeunes ont été empêchés par la police de se rendre à l'Assemblée nationale où ils entendaient demander aux députés de faire pression pour favoriser l'annulation du recensement, lancé en mai pour une durée indéterminée.
Les manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par la police qui a affirmé que la marche n'était pas autorisée. De petits groupes ont alors engagé des courses-poursuites avec les policiers, leur lançant des pierres. Des pneus ont été brûlés, des véhicules incendiés, des commerces saccagés.
Deux jeunes ont été interpellés, selon Wane Abdoul Birane, un responsable de "Touche pas à ma nationalité", mouvement en pointe contre le recensement.
Les policiers "nous ont attaqués avec violence, ils n'ont pas laissé le choix aux jeunes qui ont accumulé beaucoup de frustrations et qui ont réagi avec force", a expliqué Wane Abdoul Birane.
Joint par l'AFP, un porte-parole de la police a déclaré: "les jeunes n'ont pas demandé l'autorisation d'organiser leur marche et la police est intervenue pour faire respecter la loi".
Ces heurts surviennent deux jours après la mort à Maghama (sud) d'un manifestant tué par balle lors de la dispersion par la gendarmerie d'une manifestation contre le recensement.
Depuis le 24 septembre, les violences liées aux manifestations contre ce recensement ont fait à Kaédi (sud) et Maghama plusieurs blessés - au moins une quinzaine selon des ONG - et conduit à des arrestations.
Le 17 septembre, huit personnes avaient déjà été blessées lors de la dispersion violente d'une de ces manifestations à Nouakchott, selon "Touche pas à ma nationalité".
Des mouvements de protestation plus pacifiques ont été organisés ces dernières semaines dans la capitale et d'autres villes de ce pays à la population multiethnique qui est en train de remanier le système d'identification de ses citoyens après avoir promulgué un nouveau Code civil en décembre 2010.
Des partisans de "Touche pas à ma nationalité" jugent le recensement en cours "discriminatoire", "raciste" et réclament qu'on l'arrête, ce qu'a exclu le gouvernement.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme ont regretté les violences en Mauritanie, et invité les autorités à la concertation et au dialogue avec les protestataires.
Pour la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), basée à Dakar, "cette violence policière aveugle" rappelle "les mauvais souvenirs du régime (de Maaouiya) Ould Taya", président renversé en 2005 après 21 ans de pouvoir et accusé d'exactions contre les populations non arabes du pays (environ 20% des trois millions de Mauritaniens).
L'Association mauritanienne des droits de l'Homme (AMDH) estime qu'il y a dans le pays "la persistance de discriminations en tous genres à l'encontre des populations noires", et qu'"il est urgent de mettre un terme à ces pratiques".
Les Noirs du pays craignent une remise en question de leur nationalité qu'il leur est notamment demandé de prouver par des pièces "souvent impossible à réunir (pièces d'identité ou actes de décès des arrière-grands-parents, etc.)", selon ces ONG.
Beaucoup de Mauritaniens sont hantés par les affrontements entre Noirs et Maures blancs qui s'étaient produits en 1989 et 1990, occasionnant l'exode de milliers de Noirs vers le Sénégal et le Mali, dont une grande partie a aujourd'hui été rapatriée.
Source: AFP