Le comité d'accueil à Rosso Mauritanie.
Cent un Négro-mauritaniens sont arrivés, hier, à Rosso-Mauritanie au premier jour d'une ‘ opération-pilote ’ de rapatriement de quelque 24.000 d'entre eux réfugiés au Sénégal depuis les douloureux événements qui ont émaillé les relations entre nos deux pays de 1989 à 1991.
Après dix-huit ans de galère, de misère, de privations, 101 Négro-mauritaniens ont rejoint, hier, leur terre natale. Dans ce premier convoi qui donne le point de départ d'un retour massif vers l'autre rive, selon les concepteurs du projet, il y a, en plus de leurs baluchons, surtout des enfants et des femmes mais aussi des hommes et une partie de leur cheptel constitué essentiellement de moutons, de chèvres, de chameaux entre autres.
Après la cérémonie sénégalaise empreinte de solennité, qui s'est déroulée à Rosso-Sénégal, une grande fête a été organisée avec brio sur l'autre rive, à Ross-Mauritanie, pour souhaiter la bienvenue et faire corps avec ces frères et sœurs absents du pays depuis avril 1989. Comme pour marquer leur approbation, les populations riveraines ont fait une haie d'honneur aux 101 candidats au retour consenti et ont applaudi, esquissé des pas de danse, décompressé et chanté à la gloire de leurs compatriotes.
La mine radieuse, le sourire aux lèvres, les rapatriés, visiblement heureux de retourner au bercail, ont tenu à remercier vivement les différentes bonnes volontés qui ont œuvré pour que leur rêve devienne, enfin, une réalité. Venus de Dagana et de Thiabakh, ces Négro-mauritaniens vont être logés, dans un premier temps, dans des tentes et autres abris provisoires, à Rosso-ville et au quartier Pk6, avant de s'insérer définitivement dans la vie active. Ayant bénéficié, pendant dix-huit ans, de la Téranga sénégalaise, ces candidats au retour vont désormais apprendre à réintégrer leur propre société.
Cependant, il convient de signaler qu'une vive polémique entoure le retour au bercail des réfugiés mauritaniens. D'abord, sur les chiffres, si le Haut Commissariat aux Réfugiés (Hcr) parle de 24 mille réfugiés officiellement recensés, Sos réfugiés estime à 65 mille personnes, le nombre de Mauritaniens exilés au Sénégal. Autre pomme de discorde, la démarche utilisée par le Hcr est dénoncée par le président de Sos réfugiés, Ablaye Diop, et compagnie. Ces derniers font noter que la structure qui s'occupe de la question des réfugiés n'est pas impliquée dans le processus de retour à la maison des déportés mauritaniens qui séjournent au Sénégal depuis avril 1989. De l'avis des membres de Sos réfugiés, le Hcr est, aujourd'hui, au banc des accusés pour avoir précipité les opérations de rapatriement librement consenti sans que les conditions pratiques ne soient prises surtout au niveau du pays d'accueil.
Interrogé, en marge de la cérémonie officielle de lancement du projet de retour des réfigiés mauritaniens, qui s'est déroulée à un jet de pierre du célèbre bac de Rosso-Sénégal, en présence de l'ambassadeur de Mauritanie à Dakar, du consul de la République islamique de Mauritanie, du gouverneur de la région de Saint-Louis, du préfet de Dagana, du commandant de la zone militaire N°2, du commandant de la légion Nord de gendarmerie, du responsable régional, du chef de la subdivision régionale des Douanes, le porte-parole du Hcr en Afrique de l'Ouest a calmé le jeu. Francis Kpatindé de préciser que puisqu'il s'agit d'un retour volontaire, tout le monde est naturellement impliqué. Au surplus, renseigne-t-il, des réunions se sont tenues à Dakar, en présence de structures représentant des réfugiés mauritaniens.
Dans la foulée, le représentant-résident du Hcr a laissé entendre que cette première opération de rapatriement librement consenti, vient en prélude d'un rituel qui va s'étaler sur douze mois. A l'en croire, les Etats du Sénégal, de la Mauritanie et le Hcr vont se retrouver, en mi-février, pour faire le point et évaluer la situation. Selon M. Kpatindé, de telles assises s'imposent avec un cadre juridique comme celui qui été défini au Kosovo, au Libéria, dans la région des Grands lacs. C’est ce cadre qui sous-tend ces opérations de rapatriement avec un accord tripartite signé le 12 novembre 2007.
Gabriel BARBIER
Source: walfad
(M)
Après dix-huit ans de galère, de misère, de privations, 101 Négro-mauritaniens ont rejoint, hier, leur terre natale. Dans ce premier convoi qui donne le point de départ d'un retour massif vers l'autre rive, selon les concepteurs du projet, il y a, en plus de leurs baluchons, surtout des enfants et des femmes mais aussi des hommes et une partie de leur cheptel constitué essentiellement de moutons, de chèvres, de chameaux entre autres.
Après la cérémonie sénégalaise empreinte de solennité, qui s'est déroulée à Rosso-Sénégal, une grande fête a été organisée avec brio sur l'autre rive, à Ross-Mauritanie, pour souhaiter la bienvenue et faire corps avec ces frères et sœurs absents du pays depuis avril 1989. Comme pour marquer leur approbation, les populations riveraines ont fait une haie d'honneur aux 101 candidats au retour consenti et ont applaudi, esquissé des pas de danse, décompressé et chanté à la gloire de leurs compatriotes.
La mine radieuse, le sourire aux lèvres, les rapatriés, visiblement heureux de retourner au bercail, ont tenu à remercier vivement les différentes bonnes volontés qui ont œuvré pour que leur rêve devienne, enfin, une réalité. Venus de Dagana et de Thiabakh, ces Négro-mauritaniens vont être logés, dans un premier temps, dans des tentes et autres abris provisoires, à Rosso-ville et au quartier Pk6, avant de s'insérer définitivement dans la vie active. Ayant bénéficié, pendant dix-huit ans, de la Téranga sénégalaise, ces candidats au retour vont désormais apprendre à réintégrer leur propre société.
Cependant, il convient de signaler qu'une vive polémique entoure le retour au bercail des réfugiés mauritaniens. D'abord, sur les chiffres, si le Haut Commissariat aux Réfugiés (Hcr) parle de 24 mille réfugiés officiellement recensés, Sos réfugiés estime à 65 mille personnes, le nombre de Mauritaniens exilés au Sénégal. Autre pomme de discorde, la démarche utilisée par le Hcr est dénoncée par le président de Sos réfugiés, Ablaye Diop, et compagnie. Ces derniers font noter que la structure qui s'occupe de la question des réfugiés n'est pas impliquée dans le processus de retour à la maison des déportés mauritaniens qui séjournent au Sénégal depuis avril 1989. De l'avis des membres de Sos réfugiés, le Hcr est, aujourd'hui, au banc des accusés pour avoir précipité les opérations de rapatriement librement consenti sans que les conditions pratiques ne soient prises surtout au niveau du pays d'accueil.
Interrogé, en marge de la cérémonie officielle de lancement du projet de retour des réfigiés mauritaniens, qui s'est déroulée à un jet de pierre du célèbre bac de Rosso-Sénégal, en présence de l'ambassadeur de Mauritanie à Dakar, du consul de la République islamique de Mauritanie, du gouverneur de la région de Saint-Louis, du préfet de Dagana, du commandant de la zone militaire N°2, du commandant de la légion Nord de gendarmerie, du responsable régional, du chef de la subdivision régionale des Douanes, le porte-parole du Hcr en Afrique de l'Ouest a calmé le jeu. Francis Kpatindé de préciser que puisqu'il s'agit d'un retour volontaire, tout le monde est naturellement impliqué. Au surplus, renseigne-t-il, des réunions se sont tenues à Dakar, en présence de structures représentant des réfugiés mauritaniens.
Dans la foulée, le représentant-résident du Hcr a laissé entendre que cette première opération de rapatriement librement consenti, vient en prélude d'un rituel qui va s'étaler sur douze mois. A l'en croire, les Etats du Sénégal, de la Mauritanie et le Hcr vont se retrouver, en mi-février, pour faire le point et évaluer la situation. Selon M. Kpatindé, de telles assises s'imposent avec un cadre juridique comme celui qui été défini au Kosovo, au Libéria, dans la région des Grands lacs. C’est ce cadre qui sous-tend ces opérations de rapatriement avec un accord tripartite signé le 12 novembre 2007.
Gabriel BARBIER
Source: walfad
(M)