Les rares observateurs qui s’attendaient à ce qu’Alioune Tine rende le tablier au sortir du 3e congrès de la Raddho vont être déçu : Le ci-devant secrétaire général de la Raddho a été élu pour un mandat de cinq ans président de cette organisation de défense des droits de l’homme. Et il a été porté à ce poste à l’unanimité des participants au congrès.
Une nouvelle étape vient d’être franchie par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho). L’Ong des droits humains a, en effet, décidé d’implanter des sections partout en Afrique. Cette volonté a été exprimée par le 3e congrès ordinaire de l’organisation tenu les 23 et 24 février derniers à Dakar.
‘La Raddho a le droit d’ingérence sur toutes les questions concernant tous les pays africains. Il s’agit, ainsi, de voir comment passer d’une structure panafricaine à une autre qui réponde à cette vocation internationale’, a expliqué, en marge du congrès, le tout nouveau président de la Raddho. Secrétaire général de la structure depuis 1998, Alioune Tine a été élu à ce poste de président pour un mandat de cinq ans, hier, à l’unanimité par les observatoires régionaux. Poursuivant son argumentaire dans son rapport introductif, le patron de la Raddho présente sa ‘nouvelle’ organisation comme une ‘organisation avec des sections africaines, représentée à l’Union africaine, à l’Onu et à Genève. Non pas une représentation symbolique, mais réelle’.
A l’évidence, ces sections africaines vont s’impliquer, à l’échelle de leur pays, dans le combat pour le respect et la promotion des droits de l’homme. Cela a d’ailleurs commencé.
D’autant que la Raddho est représentée en Guinée-Bissau, en Mauritanie et en Guinée Conakry. Cette politique s’appelle, pour Alioune Tine, ‘balayer devant nos portes’. Et d’ajouter qu’il s’agit par là, ‘de faire de chaque localité un espace où rayonnent la protection et la promotion des droits humains’. C’est cette orientation qui commande le nouvel organigramme de la Radhho. Au sommet de la structure plastronnent le congrès, le conseil d’administration, puis le président (Alioune Tine). Ce dernier remplace le secrétaire général, terminologie désormais supprimée. Dans chaque pays, la section Raddho est dirigée par un secrétaire exécutif. Les régions ont, elles, des observatoires décentralisés.
Si les congressistes s’accordent sur le nouvel organigramme, ils ne se sont pas, pour autant, prononcés sur le caractère hautement risqué des animateurs des sections africaines. Car des pays comme le Tchad, la Gambie ou la Centrafrique sont loin d’être des terrains propices à la défense et la promotion des droits humains. Déjà, au Tchad, la récente attaque de Ndjaména par des rebelles a occasionné la disparition mystérieuse de certains leaders politiques. En tout cas, Alioune Tine est formel : ‘L’étape actuelle est une phase intermédiaire de cette vocation panafricaine. Il nous faut, dans les années à venir, construire des sections nationales dans toutes les régions du continent et convoquer une assemblée générale des sections nationales de la Raddho’, dira-t-il dans son rapport introductif.
C’est de cette manière, affirme le président Tine, que l’on peut envisager avec efficacité et optimisme la décolonisation des droits humains sur le continent. Pour y arriver, il faut des moyens que ‘les bénéficiaires du travail sur les droits de l’homme financent les organisations engagées dans ce combat’, plaide-t-il, récusant par ailleurs le bénévolat de mise dans les Ong de droits humains . ‘Il faut développer la philanthropie’, lance Tine, sans doute, au profit des Ong des droits de l’homme. Lui qui récuse les Premières dames, bénéficiaires pour le moment, de la philanthropie.
‘Si aux Usa, Amnesty International et Human rights watch ont pu se passer de l’aide de l’Etat et garantir leur totale indépendance, c’est parce qu’on y encourage les privés à financer ces organisations. Et c’est en raison de leur rôle de contre-pouvoir’, indique Alioune Tine se désolant de l’absence en Afrique de politique de financement des Ong. A la place, ‘c’est une politique de soutien des Organisations vraiment gouvernementales (Ovg), structures qui supportent le parti au pouvoir’, dénonce le président de la Raddho invitant à un débat sur la question.
Affaire Moussa KAKA : La Raddho va appeler à une manif devant les ambassades du Niger
‘La Raddho a adopté Moussa Kaka comme un prisonnier d’opinion’. C’est ce qu’a déclaré le président Alioune Tine, en marge du 3e congrès de son organisation. ‘C’est pour cela que nous avons exigé, lors de cet événement solennel, sa libération immédiate et sans condition’, a-t-il précisé.
‘Sans délai, nous allons travailler à faire appel à l’Union interafricaine des droits de l’homme. Il faut que, dans toutes les capitales africaines, l’on organise des manifestations devant les ambassades du Niger de manière à exiger la libération de Moussa Kaka’, a-t-il indiqué, ajoutant que ‘nous allons le faire avec les organisations des professionnelles de la communication’. Moussa Kaka, correspondant de Rfi au Niger, est incarcéré depuis le 26 septembre 2007 à Niamey pour ‘complicité d’atteinte de l’autorité de l’Etat’ et pour des liens présumés avec la rébellion touareg. Et la Cour de cassation de Niamey a refusé le 12 février dernier la liberté provisoire au correspondant de Rfi au Niger.
Sur la question du Kenya, la Raddho recommande le recours à ‘l’article 3 de l’acte constitutif de l’Union africaine. ‘Cet article doit être appliqué au Kenya, car les événements s’expliquent par un coup d’Etat électoral dont l’auteur n’est personne d’autre que le président Mwai Kibaki. Or l’aricle 3 dit clairement : ’Les gouvernements qui accèdent au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ne sont pas admis à participer aux activités de l’Union’, souligne, avec force, le président Alioune Tine qui a recommandé la création d’une commission d’enquête internationale composée d’experts indépendants. Sur le Tchad, Alioune Tine exige que le président Idriss Déby Itno donne la preuve de la vie des leaders de l’opposition ‘arbitrairement détenus’.
Hamidou SAGNA
Source: walfadjri
(M)
Une nouvelle étape vient d’être franchie par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho). L’Ong des droits humains a, en effet, décidé d’implanter des sections partout en Afrique. Cette volonté a été exprimée par le 3e congrès ordinaire de l’organisation tenu les 23 et 24 février derniers à Dakar.
‘La Raddho a le droit d’ingérence sur toutes les questions concernant tous les pays africains. Il s’agit, ainsi, de voir comment passer d’une structure panafricaine à une autre qui réponde à cette vocation internationale’, a expliqué, en marge du congrès, le tout nouveau président de la Raddho. Secrétaire général de la structure depuis 1998, Alioune Tine a été élu à ce poste de président pour un mandat de cinq ans, hier, à l’unanimité par les observatoires régionaux. Poursuivant son argumentaire dans son rapport introductif, le patron de la Raddho présente sa ‘nouvelle’ organisation comme une ‘organisation avec des sections africaines, représentée à l’Union africaine, à l’Onu et à Genève. Non pas une représentation symbolique, mais réelle’.
A l’évidence, ces sections africaines vont s’impliquer, à l’échelle de leur pays, dans le combat pour le respect et la promotion des droits de l’homme. Cela a d’ailleurs commencé.
D’autant que la Raddho est représentée en Guinée-Bissau, en Mauritanie et en Guinée Conakry. Cette politique s’appelle, pour Alioune Tine, ‘balayer devant nos portes’. Et d’ajouter qu’il s’agit par là, ‘de faire de chaque localité un espace où rayonnent la protection et la promotion des droits humains’. C’est cette orientation qui commande le nouvel organigramme de la Radhho. Au sommet de la structure plastronnent le congrès, le conseil d’administration, puis le président (Alioune Tine). Ce dernier remplace le secrétaire général, terminologie désormais supprimée. Dans chaque pays, la section Raddho est dirigée par un secrétaire exécutif. Les régions ont, elles, des observatoires décentralisés.
Si les congressistes s’accordent sur le nouvel organigramme, ils ne se sont pas, pour autant, prononcés sur le caractère hautement risqué des animateurs des sections africaines. Car des pays comme le Tchad, la Gambie ou la Centrafrique sont loin d’être des terrains propices à la défense et la promotion des droits humains. Déjà, au Tchad, la récente attaque de Ndjaména par des rebelles a occasionné la disparition mystérieuse de certains leaders politiques. En tout cas, Alioune Tine est formel : ‘L’étape actuelle est une phase intermédiaire de cette vocation panafricaine. Il nous faut, dans les années à venir, construire des sections nationales dans toutes les régions du continent et convoquer une assemblée générale des sections nationales de la Raddho’, dira-t-il dans son rapport introductif.
C’est de cette manière, affirme le président Tine, que l’on peut envisager avec efficacité et optimisme la décolonisation des droits humains sur le continent. Pour y arriver, il faut des moyens que ‘les bénéficiaires du travail sur les droits de l’homme financent les organisations engagées dans ce combat’, plaide-t-il, récusant par ailleurs le bénévolat de mise dans les Ong de droits humains . ‘Il faut développer la philanthropie’, lance Tine, sans doute, au profit des Ong des droits de l’homme. Lui qui récuse les Premières dames, bénéficiaires pour le moment, de la philanthropie.
‘Si aux Usa, Amnesty International et Human rights watch ont pu se passer de l’aide de l’Etat et garantir leur totale indépendance, c’est parce qu’on y encourage les privés à financer ces organisations. Et c’est en raison de leur rôle de contre-pouvoir’, indique Alioune Tine se désolant de l’absence en Afrique de politique de financement des Ong. A la place, ‘c’est une politique de soutien des Organisations vraiment gouvernementales (Ovg), structures qui supportent le parti au pouvoir’, dénonce le président de la Raddho invitant à un débat sur la question.
Affaire Moussa KAKA : La Raddho va appeler à une manif devant les ambassades du Niger
‘La Raddho a adopté Moussa Kaka comme un prisonnier d’opinion’. C’est ce qu’a déclaré le président Alioune Tine, en marge du 3e congrès de son organisation. ‘C’est pour cela que nous avons exigé, lors de cet événement solennel, sa libération immédiate et sans condition’, a-t-il précisé.
‘Sans délai, nous allons travailler à faire appel à l’Union interafricaine des droits de l’homme. Il faut que, dans toutes les capitales africaines, l’on organise des manifestations devant les ambassades du Niger de manière à exiger la libération de Moussa Kaka’, a-t-il indiqué, ajoutant que ‘nous allons le faire avec les organisations des professionnelles de la communication’. Moussa Kaka, correspondant de Rfi au Niger, est incarcéré depuis le 26 septembre 2007 à Niamey pour ‘complicité d’atteinte de l’autorité de l’Etat’ et pour des liens présumés avec la rébellion touareg. Et la Cour de cassation de Niamey a refusé le 12 février dernier la liberté provisoire au correspondant de Rfi au Niger.
Sur la question du Kenya, la Raddho recommande le recours à ‘l’article 3 de l’acte constitutif de l’Union africaine. ‘Cet article doit être appliqué au Kenya, car les événements s’expliquent par un coup d’Etat électoral dont l’auteur n’est personne d’autre que le président Mwai Kibaki. Or l’aricle 3 dit clairement : ’Les gouvernements qui accèdent au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ne sont pas admis à participer aux activités de l’Union’, souligne, avec force, le président Alioune Tine qui a recommandé la création d’une commission d’enquête internationale composée d’experts indépendants. Sur le Tchad, Alioune Tine exige que le président Idriss Déby Itno donne la preuve de la vie des leaders de l’opposition ‘arbitrairement détenus’.
Hamidou SAGNA
Source: walfadjri
(M)