A proximité du port autonome de Nouakchott, au bord de l’océan, les marins aperçoivent souvent une baraque isolée entre des épaves de pirogues. De plus près, la baraque est entourée d’une pépinière de 10 000 plantes, des mangroves. Une motopompe et des raccords montrent que ces mangroves se nourrissent d’eau de mer. De la pépinière, les plantes passent dans une parcelle de quelques hectares arrosée elle aussi par l’eau de mer.
Les graines qui ont servi à faire pousser la pépinière viennent du parc national de Diawling.
« Cette expérience montre que l’arbre peut être tiré de son milieu d’origine et pousser ailleurs » dit le Dr Tahir. Elle montre aussi «que l’eau douce n’est pas nécessaire à son développement..» Ce que cette eau douce apporte aux plantes, ce sont les fertilisants, explique le Dr. Pour la pépinière et la parcelle à proximité du port de Nouakchott, il a utilisé le fumier du Marbatt d’El Minana et les déchets de poisson de la plage des pêcheurs.
Le choix de l’avicennia germinans (mangrove ou palétuvier) a un double avantage. C’est une plante fourragère dont les feuilles et les graines peuvent nourrir chèvres et chameaux. Ensuite, elle n’a pas besoin d’eau douce pour pousser.
Sebkhas vertes a défaut de ceinture verte
L’objectif du Dr Gordon Sato et de son associé est de repiquer les arbres de la pépinière du port dans certaine sebkha de Nouakchott. Sur ces espaces salés et humides, les arbres tireront l’eau sans arrosages. A défaut de « ceinture verte » Nouakchott aura des sebkhas vertes.
Pour la plantation future des 10 000 arbres du port dans les sebkhas de Nouakchott, le Dr Gordon Sato et son associés qui travaillent avec l’ONG mauritanienne Agir contre la pauvreté (ACP) ont pris contact avec le club Rotary.
Gordon Sato et Adel Zeggaf Tahir sont arrivés en Mauritanie en décembre 2007. Ils ont débuté les plantations en juillet 2008. Les arbres de la pépinière et de la parcelle du port de Nouakchott ont poussé. L’expérience a été concluante. «Le plus dur cependant est de susciter l’intérêt autour du projet » dit amèrement le Dr Tahir. Le secrétariat d’Etat chargé de l’environnement, sans jamais faire le déplacement pour voir la pépinière, a adressé, en juin 2009, une lettre aux initiateurs du projet. Dans la lettre, il est écrit «qu’ils est techniquement et scientifiquement impossible de faire pousser des mangroves à Nouakchott.»
Une économie d’eau douce, de l’aliment de bétail, un probable changement de l’écosystème de Nouakchott, le recyclage des déchets du port de pêche et de la Matbatt…n’ont pas convaincu le secrétariat d’Etat chargé de… l’environnement
L’objectif à moyen terme de Gordon Sato et de Adel Zeggaf est d’utiliser l’eau de mer pour la fixation des dunes. Mais avec cette réponse du département chargé de l’environnement, il est à craindre que le projet soit étouffer dans l’œuf. On peut ajouter, pour convaincre ce secrétariat, que le Dr Gordon Sato a fait pousser des mangroves le long de la mer rouge en Erythrée pour fournir tout au long de l’année de la nourriture au bétail.
Khalilou Diagana
Gordon Hishashi Sato : Un million d’arbre en Erythrée
Dr Gordon Hishashi Sato, né le 17 décembre 1927, est un américain d’origine japonaise. Suspecté de collaboration avec le régime japonais pendant la seconde guerre mondiale, il a été interné dans le camp Manzanar en Californie. Confronté au désert, il a pensé à un moyen pour le rendre plus vivable. En 1987, il se rend en Erythrée. Il y est resté pendant 20 ans et y a fait une découverte : ce que l’eau de pluie apporte aux plantes, ce sont les fertilisants. Sans eaux de pluie, ces fertilisant ajoutés à l’eau de mer peuvent faire pousser des arbres. Résultat : Un million d’arbres plantés en Erythrée. Cette expérience lui a valu une reconnaissance mondiale avec les prix Rolex Award et Blue planet prize. Le Dr Gordon, se sert de l’argent de ces prix pour développer d’autres projets dans le monde. Le destin l’a conduit en Mauritanie. C’est une chance à saisir.
le quotidien de Nouakchott
Les graines qui ont servi à faire pousser la pépinière viennent du parc national de Diawling.
« Cette expérience montre que l’arbre peut être tiré de son milieu d’origine et pousser ailleurs » dit le Dr Tahir. Elle montre aussi «que l’eau douce n’est pas nécessaire à son développement..» Ce que cette eau douce apporte aux plantes, ce sont les fertilisants, explique le Dr. Pour la pépinière et la parcelle à proximité du port de Nouakchott, il a utilisé le fumier du Marbatt d’El Minana et les déchets de poisson de la plage des pêcheurs.
Le choix de l’avicennia germinans (mangrove ou palétuvier) a un double avantage. C’est une plante fourragère dont les feuilles et les graines peuvent nourrir chèvres et chameaux. Ensuite, elle n’a pas besoin d’eau douce pour pousser.
Sebkhas vertes a défaut de ceinture verte
L’objectif du Dr Gordon Sato et de son associé est de repiquer les arbres de la pépinière du port dans certaine sebkha de Nouakchott. Sur ces espaces salés et humides, les arbres tireront l’eau sans arrosages. A défaut de « ceinture verte » Nouakchott aura des sebkhas vertes.
Pour la plantation future des 10 000 arbres du port dans les sebkhas de Nouakchott, le Dr Gordon Sato et son associés qui travaillent avec l’ONG mauritanienne Agir contre la pauvreté (ACP) ont pris contact avec le club Rotary.
Gordon Sato et Adel Zeggaf Tahir sont arrivés en Mauritanie en décembre 2007. Ils ont débuté les plantations en juillet 2008. Les arbres de la pépinière et de la parcelle du port de Nouakchott ont poussé. L’expérience a été concluante. «Le plus dur cependant est de susciter l’intérêt autour du projet » dit amèrement le Dr Tahir. Le secrétariat d’Etat chargé de l’environnement, sans jamais faire le déplacement pour voir la pépinière, a adressé, en juin 2009, une lettre aux initiateurs du projet. Dans la lettre, il est écrit «qu’ils est techniquement et scientifiquement impossible de faire pousser des mangroves à Nouakchott.»
Une économie d’eau douce, de l’aliment de bétail, un probable changement de l’écosystème de Nouakchott, le recyclage des déchets du port de pêche et de la Matbatt…n’ont pas convaincu le secrétariat d’Etat chargé de… l’environnement
L’objectif à moyen terme de Gordon Sato et de Adel Zeggaf est d’utiliser l’eau de mer pour la fixation des dunes. Mais avec cette réponse du département chargé de l’environnement, il est à craindre que le projet soit étouffer dans l’œuf. On peut ajouter, pour convaincre ce secrétariat, que le Dr Gordon Sato a fait pousser des mangroves le long de la mer rouge en Erythrée pour fournir tout au long de l’année de la nourriture au bétail.
Khalilou Diagana
Gordon Hishashi Sato : Un million d’arbre en Erythrée
Dr Gordon Hishashi Sato, né le 17 décembre 1927, est un américain d’origine japonaise. Suspecté de collaboration avec le régime japonais pendant la seconde guerre mondiale, il a été interné dans le camp Manzanar en Californie. Confronté au désert, il a pensé à un moyen pour le rendre plus vivable. En 1987, il se rend en Erythrée. Il y est resté pendant 20 ans et y a fait une découverte : ce que l’eau de pluie apporte aux plantes, ce sont les fertilisants. Sans eaux de pluie, ces fertilisant ajoutés à l’eau de mer peuvent faire pousser des arbres. Résultat : Un million d’arbres plantés en Erythrée. Cette expérience lui a valu une reconnaissance mondiale avec les prix Rolex Award et Blue planet prize. Le Dr Gordon, se sert de l’argent de ces prix pour développer d’autres projets dans le monde. Le destin l’a conduit en Mauritanie. C’est une chance à saisir.
le quotidien de Nouakchott